"Discrimination positive" : contraire aux principes républicains

Publié le par L. Vittoz

Dernière idée 'branchée' de Nicolas Sarkozy : imposer partout la "discrimination positive", n'ayant à la bouche que ce mot comme autrefois "pouvoir d'achat", dont on mesure aujourd'hui les résultats éclatants en la matière depuis son élection.

Après avoir déclaré il y a peu vouloir "accélérer puisamment la diversité" dans les élites, le Président est passé à la mise en pratique par un discours la semaine dernière qui aurait dû glacer le sang de tout républicain soucieux de l'égalitarisme républicain et de la promotion au mérite.

Une suspicion malsaine de racisme

Dans l'hystérie "obamaniaque" de l'instant et le contexte de racialisation du débat dans laquelle se vautrent nos adversaires, l'intention première d'imposer de manière anticonstitutionnelle des quotas ethniques aura finalement été contournée par un maquillage sous de faux airs de social.

Au final, malgré le déguisement de circonstance, des propositions majeures se sont dégagées : la nomination de Yazid Sabeg comme commissaire à la diversité et à l'égalité des chances, le renforcement du CV anonyme, et des quotas de boursiers dans les classes préparatoires aux grandes écoles (30%).

Dans le collimateur : une société française que Sarkozy semble croire raciste et renfermée dans son ensemble, et qui par ces prises de positions est victime collectivement de spéculations des plus odieuses.

Une idée anticonstitutionnelle et ségrégationniste

Le recours systématique à une commission préalable à l'action aura été respectée par le chef de l'Etat.
Le 8 janvier 2008, la Commission présidée par Simone Veil, chantre de l'IVG, est dépêchée pour faire inscrire dans le Préambule de la Constitution le respect d'une certaine vision (partielle et voilée) de la diversité.
Profondément inverse aux idéaux républicains d'une France aux valeurs et à la population millénaire, le rapport n'aura pu que conclure au bon sens : l'impossibilité en l'état d'une telle retranscription, héritage de sociétés ségrégationnistes.

Car c'est bien de ségrégation dont il est fait débat, puisque "l'affirmative action" dont il est question viserait à réparer le préjudice important subi par certaines communautés du fait d'un racisme institutionnel et intentionnel à leur encontre. Tout ceci ayant été inexistant au sein des 5 Républiques nées de la Révolution qui ont jalonné notre pays depuis deux siècles.

C'est aussi la rhétorique utilisée qui est problématique puisque l'on juge cette discrimination "positive". Par opposition, toute autre discrimination ne pourrait qu'être "négative" : celle par exemple qui favoriserait les autochtones et qui renvoie à la préférence nationale, pourtant juste et nécessaire, puisque les autochtones sont légataires universels d'un patrimoine légué par leurs aïeux dans un pays séculairement homogène.

Là réside toute la différence avec des pays comme les Etats-Unis formés depuis peu et dont les lignes de l'Histoire sont récentes.

Contraire à l'idéal égalitaire de la République Française

Imposer des quotas ethniques en faveur des "minorités visibles" (que l'on ne cite pas nommément mais dont tout le monde comprend de qui il s'agit par amalgame), tel que l'intention initiale le prévoyait : c'est souscrire à l'exclusion de certaines personnes au seul motif de leur couleur de peau, "majoritaire" par opposition, que ce soit à des concours d'entrée, des classes préparatoires ou à l'embauche.

Contraire à l'idéal républicain hérité de la Révolution de 1789 et de la déclaration des droits de l'homme, on voit clairement tous les dangers communautaristes et les frustrations qui peuvent naître de telles pratiques, et on décèle bien là une accentuation des conflits intercommunautaires déjà bien présents puisque ceux-ci au moins, sont bien réels.

Tout républicain digne de ce nom ne saurait donc cautionner cette volonté, à défaut de s'en indigner avec virulence si nécessaire.

"La devise de la République est : " Liberté, Egalité, Fraternité."
Article 2 de la Constitution de la 5ème République Française de 1958

"Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune."
Article Premier de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789


Contraire à l'idée de "méritocratie" du candidat Sarkozy

Enfin, la "discrimination positive" obsessionnelle et convulsive du Président s'oppose fermement au principe de promotion au mérite, dont il s'était pourtant fait le champion au cours de la campagne présidentielle.

Héritée de notre tradition égalitaire, la méritocratie s'impose déjà dans les concours d'entrée des grandes écoles ou dans la Fonction Publique où le candidat demeure anonyme (et où donc le meilleur l'emporte), ôtant ainsi toute suspicion de racisme dont certains jouent facilement pour tenter d'expliquer parfois leurs propres échecs.

Argument d'autant plus facile d'utilisation qu'il n'y a nul besoin de justifier son accusation, la défense revenant à l'incriminé.

Les échecs d'une génération entière, née d'une mauvaise gestion migratoire, qui conjoncturellement n'avaient pas toutes les conditions réunies pour s'élever collectivement ne sauraient émasculer les descendants de ceux qui ont subi leur présence à défaut de la souhaiter.

La responsabilité en incombe aux gestionnaires des trois dernières décennies, dont Nicolas Sarkozy se fait lui-même l'héritier.

S'il se trouve quelques personnes qui aient un tribu à payer ou quelques éclaboussures à recevoir, ce ne sont certainement pas les électeurs trompés par les échecs de leurs politiciens, mais tous ceux qui se réclament de ces derniers.

L. Vittoz
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T
Bonjour louis, je viens de tomber sur le site de RESF pour l'eure, j'ai bien rigoler.http://collectif.ying-ming.monsite.wanadoo.fr/
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L
<br /> Je vais aller jeter un oeil.<br /> <br /> Merci, Thibault, pour le lien.<br /> <br /> <br />