Blague de l'année 2008 : le prix revient à Jacques Delors

Publié le par L. Vittoz

Le socialiste Jacques Delors a démontré, au cours d'une interview accordée le 29 décembre au journal "La Tribune", qu'en plus d'être un homme politique, il est aussi un comique doté d'un grand sens de l'humour, si l'on en juge sa dernière déclaration badigeonnée d'européisme : "le bilan de l'euro est positif".

Icône émasculée de l'Europe de Bruxelles, le paternel de Martine Aubry argue d'un certain nombre de données détournées de tout contexte, laissant à penser que nombre de bienfaits liés à l'euro auraient eu un impact en France.

Il était temps qu'il l'annonce, car à 3 jours près, il ne pouvait pas participer à l'élection de "la blague la plus nulle de l'an 2008".
Le problème pour lui, c'est que les meilleures blagues sont aussi les plus courtes.

Une croissance en berne, la plus faible au monde

Comble de la mauvaise foi, celui-ci s'émerveille de la croissance de la zone euro entre 1999 et 2008, dont il précise, visiblement guilleret, qu'elle a atteint une moyenne annuelle de 2.1%.
Un conseil devrait être donné à Jacques Delors : arrêter la drogue !

Lorsque le taux de croissance de la France en 2000 (avant la mise en place de l'euro) atteignait 4,0 %, le même taux de croissance passait à 1,1% en 2002 à la mise en place de l'euro.

Le meilleur taux de croissance affiché en France depuis : 2,2 % en 2007, avant de s'effondrer cette année dans une fourchette comprise entre 0 % et 1 %.

Il n'y a guère que le Zimbabwe de Mugabe pour faire pire.

On doute que les français partagent la conviction joyeusement exprimée par Delors, lorsque ceux-ci se rendent compte des effets nocifs du passage à l'euro (en 2002) sur leur pouvoir d'achat.

45 ans de dégâts communistes à réparer

S'il n'y a aucune place au scepticisme quant aux vertus du passage dans la zone euro pour les économies grecques et finlandaises, on ne peut pas en dire autant des pays les plus développés de l'euro groupe tels que la France.

Que M. Delors cesse de prendre les européens pour des imbéciles et s'exprime clairement en la matière, sans oublier de préciser au passage que les fortes croissances de l'Europe de l'Est amenées à rejoindre l'eurogroupe s'expliquent principalement par le rattrapage de 45 années de dictature communiste, notamment pour les slovènes et slovaques passés à l'euro (Tyrannies "rouges" que les alliés politiques du socialiste Delors ont par ailleurs soutenu avec assiduité)

Sans omettre de préciser non plus que l'ascension des taux de croissance de l'Europe de l'Est s'amorçait déjà bien avant leur entrée dans l'Union européenne, dès l'effondrement définitif du rideau de fer il y a plus de 15 ans.

S'extasier ensuite des croissances roumaines et bulgares qui auront pour effet de doper la moyenne de l'eurogroupe serait la preuve supplémentaire, s'il en fallait encore, que les fanas de l'euromondialisme sont les champions de l'hypocrisie.

"16 millions d'emploi crées" ... et combien de détruits ?

Jacques Delors tente de nous faire gober, à grands renforts mathématiques, que l'Europe aurait généré des millions d'emplois à en pleuvoir. Il en annonce "16 millions" grâce à un tour de passe-passe statistique. Nets ou bruts ?

Ce qu'il ne précise pas mais qui est tout aussi intéressant, c'est le détail de statistiques entre nations de l'euro groupe ainsi que le nombre d'emplois détruits en Europe occidentale, ce qui intéresserait particulièrement ses concitoyens français.

Ce dont il ne parle pas non plus c'est du dumping social généré par l'Europe de Bruxelles qui par la libre-circulation, génère une concurrence déloyale vis-à-vis des travailleurs nationaux et tire les salaires vers le bas.

Quant aux perspectives économiques actuelles, inutile de préciser l'impact de la crise économique alors qu'à chaque jour son lot d'annonces de suppressions de poste. Rappelons à titre d'illustration, la destruction de 47.000 emplois en France pour le seul 3e trimestre 2008 ... et le pire reste à venir en 2009.

La mise en place de l'euro alors que la conjoncture économique était favorable, permet donc à Jacques Delors de s'auto satisfaire, au point peut-être qu'il réclamera qu'une statue soit érigée à son effigie en place publique, en lieu et place de la Concorde.
Rendez-vous lui est donné dans 2 ou 3 ans afin que l'on puisse discuter du ratio emplois crées / emplois détruits en Europe.

Une balance commerciale française qui atteint un point critique

Jacques Delors poursuit son autocongratulation en ces termes : "un tiers du commerce extérieur se fait à l'intérieur de la zone contre un quart il y a dix ans"

C'est une évolution beaucoup trop faible pour le prix payé par les européens, conséquence du vaste marché libre-échangiste qu'est devenue l'Europe que Delors a voulu sans frontières ni douanes dignes de ce nom.

Résultat logique de l'espace Schengen, ce sont surtout les trafics de substances illicites, de vagabonds en roulotte, et de clandestins, surmultipliés à la faveur de "l'Europe passoire", qui profitent de la libre-circulation des hommes et des marchandises.

Le déficit commercial de la France continue quant à lui d'atteindre des sommets inégalés et dramatiques, atteignant près de 40 milliards de déficit pour 2007, alors que celle-ci était encore excédentaire en 2003.

A quel prix devra-t-on continuer de payer la mise sous tutelle de notre pays, transfiguré en une vulgaire province de la créature européenne ?

Que Delors nous éclaire encore de ses lumières : on s'en délecte d'avance !
Finalement, on aurait encore préféré l'entendre raconter la blague de Toto déféquant derrière une église : au moins aurait-il eu le mérite d'avoir tenté de détendre l'atmosphère.
D'ailleurs, si une reconversion dans le métier d'arracheur de dents attend Sarkozy au terme de son mandat présidentiel, Delors pourra faire valoir un CV en or pour devenir rédacteur en chef des blagues Carambar.

L. Vittoz

Publié dans Europe

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