Emploi : les effets logiquement catastrophiques d'une politique perverse

Publié le par L. Vittoz

Le président du Prisme, la fédération des professionnels de l'intérim, a déclaré que si la situation catastrophique de l'intérim perdurait en décembre, nous atteindrions pour la seule année 2008 une destruction de "130.000 postes en équivalent temps plein".

Cette déclaration intervient peu avant l'annonce des chiffres du chômage pour le dernier mois 2008, et après un recul de 22% du nombre d'heures d'intérim effectuées.
Tout cela dans un contexte de dégringolade des statistiques sur l'emploi et un recours aux intérimaires à l'agonie, les entreprises étant elles-même asphyxiées à tous les niveaux.

On renifle déjà la préparation minutieuse des "bonnes excuses" toutes faites, mitonnées  en cuisine gouvernementale par les Lagarde, Wauquiez et Cie, comme à chaque fois que les chiffres ne jouent pas en leur faveur, c'est-à-dire pratiquement chaque mois depuis l'arrivée du locataire de l'Elysée à la tête du pays.

Autant dire qu'en terme de communication sur ce sujet : ils sont rôdés.

Un contexte de crise internationale qui arrive à point nommé

Ils commencent d'ailleurs à en prendre l'habitude, si l'on observe qu'à chaque mois son lot de désillusion, et qu'en novembre pour la 6ème fois consécutive, les résultats de l'emploi ont été pour le moins chaotiques (+ 46900 demandeurs d'emploi de catégorie 1 de l'ANPE).


La crise qui frappe les pays ayant accepté les règles d'un marché mondialisé et libre-échangiste dont ils ont défini les concepts, que l'on retrouve d'ailleurs dans le fonctionnement de la créature européenne des bureaucrates de Bruxelles, tombe donc à pic pour expliquer à elle seule les mauvais résultats en la matière.

Car si la plupart des observateurs font remonter à septembre/octobre les retombées sur l'emploi d'une crise dont l'explosion était alors récente, le nombre de chômeurs augmente quant à lui depuis le mois juin 2008, bien avant.

Il y a donc de la part de l'UMP une volonté d'antidater la crise et d'en attribuer opportunément des retombées rétroactives qui joueraient en sa faveur.

Le gouvernement et le parti de la majorité ont donc failli à plusieurs étages : tant en terme de politique d'emploi qu'en matière de transparence et d'honnêteté vis-à-vis de nos concitoyens.


Mauvais élève de la classe européenne

Par ailleurs, le gouvernement d'habitude si prompt à comparer notre pays à nos voisins européens dès lors que cela l'arrange et dans son hystérie européiste, est demeurée étrangement muet sur les statistiques européennes en matière d'emploi.

Les statistiques d'Eurostat démontrent pourtant que 15 nations ont connu une baisse de leur taux de chômage en l'espace d'un an, à l'exclusion de notre nation.

Avant-dernière de la zone euro avec taux de chômage harmonisé de 8,2%, seule l'Espagne du socialiste Zapatero a fait pire que la France de Sarkozy en la matière (12,8%).


On notera au passage que le taux de chômage harmonisé de la France au sens d'Eurostat, différent de celui du BIT, est passé de 7,7% à 8,2% en l'espace de 4 mois.
Notre pays se distinguant ainsi défavorablement dans le concert des nations de l'eurogroupe.

Dans cet intervalle des 4 derniers mois, on remarquera à contrario, que nos voisins allemands, belges ou néerlandais ont vu leur propre taux harmonisé baisser considérablement.

Une question nous taraude : Pays-Bas, Belgique et Allemagne auraient-ils été épargnés par la crise internationale ?
La propagation de celle-ci aurait-elle stoppé sa course aux confins des Ardennes et du ballon d'Alsace ? 
A l'instar du nuage de Tchernobyl, dont on nous expliqua autrefois qu'il s'était arrêté à nos frontières en raison de l'anticyclone des Açores ?

Quelle réponse ? "L'immigration choisie" (choisie par N. Sarkozy, mais subie par les français) !

En juillet 2006, le Ministre de l'Intérieur de l'époque (Nicolas Sarkozy) contrevenait (déjà) au bons sens et à la logique en autorisant le recours à de la main-d'oeuvre étrangère, suspendue en 1974 à l'orée de la réapparition d'un chômage de masse.
De prime abord cantonnée aux secteurs en pénurie de main-d'oeuvre tels que le BTP, le nettoyage et l'hôtellerie-restauration, la mesure a ensuite été réaffirmée et étendue à d'autres activités par la piètre action de Brice Hortefeux (le "Sinistre" de l'Immigration et de l'identité Nationale).

"L'immigration choisie" répondant au mythe erroné qui consiste à faire croire que les français n'accepteraient pas les travaux pénibles, la mesure a été principalement accueillie avec ferveur par des patrons-voyous qui ont vu dans ce recours la possibilité de substituer à la main-d'oeuvre nationale, une main-d'euvre étrangère à la fois moins chère et plus docile, tirant ainsi les salaires vers le bas.

Catastrophique en terme de pouvoir d'achat, les principales victimes de cette folie masochiste sont les travailleurs qualifiés de ces secteurs, désormais en incapacité de trouver une rémunération à la hauteur de leurs compétences et qualifications, par une mise en concurrence que l'on peut résolument qualifier de déloyale.

Au rang des victimes, on dénombre aussi les jeunes français que l'on continue d'amasser inlassablement dans des filières d'enseignement engorgées et débouchant directement vers les bureaux de l'ANPE.
Dans un contexte où l'on perpétue la dévalorisation des métiers manuels en pénurie de travailleurs, et où le bon sens commun inciterait à favoriser la formation de nos jeunes, voués ainsi à devenir de futurs chômeurs à indemniser.


Par essence contre-productive, il n'aura donc pas fallu longtemps à la politique du gouvernement diligentée par l'Elysée, pour en constater tous les méfaits sur notre économie et en terme d'emploi.
Si "L'immigration choisie" n'explique pas à elle seule l'échec du gouvernement, elle contribue néanmoins à illustrer le caractère suicidaire et les relents particulièrement nauséabonds que celui-ci a incessemment exhalé, au détriment de nos compatriotes astreints à en tirer toutes les conséquences à titre collectif ou personnel.

Parmi les plagiats de campagne de Nicolas Sarkozy, il aura néanmoins omis de photocopier le programme du Front National relatif à l'économie et au budget, qui aurait pourtant dû lui être chaudement recommandé : http://www.frontnational.com/programmebudget.php


L. Vittoz

Publié dans Emploi

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